Baja California Nord

Voilà c’est l’entrée au Mexique. Nous sommes à Tecate en compagnie de Sabrina et François. Nous avons un peu le trac car il faut bien dire que même si la plupart des voyageurs ont apprécié y passer du temps, il nous faut changer nos habitudes « occidentales » en arrivant au Mexique. Et dès que nous franchissons la frontière la différence est marquante.

J’ai toujours été surprise qu’une frontière humaine soit aussi nette. La langue d’abord, l’anglais, c’est fini ou presque. Le décor est loin d’être rutilant et les poubelles s’amoncellent et ça nous n’avons pas l’habitude. Les sourires sont là aussi, très souvent. Nous découvrons notre première phrase magique « Hablar Frances?!! ». La réponse est le plus souvent non mais accompagné d’un grand rire. C’est aussi le soulagement de notre interlocuteur de savoir que nous ne sommes pas « Norde Americanos ». Et oui, nous réalisons rapidement qu’il y a une relation complexe avec le grand voisin.

Le passage à la frontière se déroule très bien. Il dure quand même 2h et pourtant vérifications minimales. C’est le jour de Thanksgiving, nous voyons passer des plats de fêtes des USA vers le Mexique. Bon pour le contrôle sanitaire, ça n’a pas l’air de poser problème. Nous gardons d’ailleurs banane, fromage que nous avons oublié de sortir. Ce n’est pourtant pas ce que la théorie raconte… Tout se passe bien pour nos 2 équipages!

François et Sabrina viennent de franchir la frontière à leur tour

Nous nous rendons à Ensenada pour notre premier bivouac, et premier conseil enfreint : ne pas rouler DE NUIT! Ce n’est qu’à la fin heureusement, et le tope – dos d’âne sauvage – que nous ne voyons pas nous fait faire un gros bond et mets sans dessus dessous le camping car! Bon ok première leçon comprise. Le bivouac nous offre un beau point de vue d’aigle.

Le lendemain nous repartons toujours en compagnie de Sabrina et François. Et là au bout de quelques km, quelques bruits inquiétants et patatras nous perdons nos roues arrière gauches. Comme elles sont jumelées ça en fait 2 d’un coup qui nous dépassent sur l’autoroute à 2×3 voies, en centre ville. Nous avons une chance énorme. Les pneus ne font que taper un peu dans deux voitures à l’arrêt.

Premier coup de fil à l’assurance, faux numéro. Hum. Le deuxième c’est bon. Ils nous disent d’attendre sur place. Ils disent qu’ils arrivent. La police est là en premier. Et au bout d’un moment, un gruteur nous dit de dégager la voie. En fait c’est le policier – très poli – qui l’a appelé mais il lui laisse la mission de nous faire partir. Ambiance… Au total une quinzaine de mexicains nous tournent autour, pour que finalement l’agente de l’assurance arrive, fasse son constat et nous dise de trouver une solution par nous-mêmes! Ok le principal est que les dégâts occasionnés aux autres soit bien gérés et ça semble être le cas. Le gruteur manque nous casser l’arrière donc François et Wenceslas remontent les roues avec l’aide du garagiste voisin.

Partira, partira pas?…

Nous roulons comme ça jusqu’au garage Fiat. Il est rutilant, on mangerait par terre dans l’atelier. Nous dormons à l’intérieur, juste à côté du garde qui reste toute la nuit. Nous nous endormons avec dans la tête un scénario qui nous fait immobiliser le véhicule un mois ou 2… Finalement seul le disque a pris une joute sur l’extérieur et nous pouvons rouler! Les carénages sont tombés mais nous pourrons tout remonter plus tard chez un carrossier. Plus de peur que de mal. Nous apprenons ainsi que les roues jumelées sont plus susceptibles de se desserrer que des roues uniques et contrôlons désormais beaucoup plus souvent l’état des boulons!

Résultat des courses

Dans toute cette aventure, Sabrina et François nous ont fantastiquement aidé par leur calme et également leur connaissance de l’espagnol – nous sommes à ce stade vraiment ignare en espagnol, et dans une situation de crise, et bien ça n’aide pas! -. Les enfants ont adoré passer du temps dans la quiétude de leur camion, avec leurs meilleurs amis Léon et Curly.

La bulle tranquille dans le camion de Sabrina et François

C’est reparti pour San Felipe. La plage est merveilleuse, nous nous garons dessus et nous sommes presque tout seuls. Je ne sais pas si on peut faire ça en France avec un camping car. Mais le vent monte et il fait froid. Nous décidons d’avancer plus vite que François et Sabrina et empruntons la route qui part au sud.

Plage de rêve pour nous tout seuls

La route se transforme en piste à l’approche de Puertecitos. Nous sommes surpris et la nuit arrive. Zut. Et nous arrivons finalement dans la pénombre. C’est désert. Tel un parc d’attraction abandonné, des lumières s’allument une à une autour de nous, le restaurant aussi, le cuisinier en ombre chinoise sort de sa torpeur et se met à bouger. Sensation de bout du monde, de ville fantôme, au choix. Le lendemain nous sommes à nouveau seuls dans les sources d’eau chaude au bord de la mer. Là nous nous sentons bien.

Mais la route à suivre promet. 3h de très mauvaise piste. Les ouragans ont dévasté cette zone. Et la route a bien été reconstruite mais la tempête de cet hiver a à nouveau cassé la route. Nous sommes rassérénés à la vue d’un semi-remorque. Si lui passe, nous aussi! Nous rattrapons même plusieurs « Tiny house » en vadrouille. Ces mignonnes petites maisons sur remorques tractées par des pick-up nous semblent complètement incongrues dans ce décor. Ce sont des hollandais qui participent à une émission de télé-réalité! Ils ont une équipe de reconnaissance et s’arrêtent tous les 100m pour faire des prises de vue.

Les tiny houses en vadrouille
A deux pas de nous, Monsieur le pélican fait sa toilette

Nous arrivons avec soulagement à Bahia de Los Angeles. Là c’est le bonheur. Dans ce camping, nous passons une belle journée de plage, de kayak avec les enfants. Nous observons les pélicans pêcher devant nous. Vers 10h les dauphins passent devant nous. Nous récupérons un peu du choc de notre perte des roues. Le lendemain nous restons encore un peu mais le vent se lève une fois encore et se baigner devient moins agréable. Nous partageons une balade en bateau avec une famille américaine qui voyage depuis quelques temps. Wenceslas et moi nageons avec un requin baleine, nous devons faire un effort pour éviter de toucher ce beau poisson, le plus gros qui existe – même si celui-ci n’est pas très grand-.

Nous repartons pour aller vers Guerrero Negro. Nous croisons Sabrina et François qui viennent de faire la piste depuis San Felipe. Notre conversation Whatsapp n’est pas allée jusqu’au bout, faute d’un réseau stable. Ils n’ont pas réalisé que nous aurions fait le tour par l’ouest à partir de San Felipe si nous avions su. C’est l’aventure – et le stress -! En cherchant un spot pour dormir nous nous retrouvons à faire une figure de style sur une piste : les roues avant qui se soulèvent l’une après l’autre. Petite émotion. Tout va bien. Nous n’allons pas plus loin et trouvons autre chose. Nous trouvons une belle plage avec des lions de mer un peu plus loin. Nous partageons quelques jours avec Sylvain et Marjolaine rencontrés à Bahia de Los Angeles.

Les lions de mer se dorent la pilule

Sur cette première étape, nous sommes finalement agréablement surpris par la conduite mexicaine. Même si ici les gens sont réputés plus calmes que vers Mexico, nous trouvons que les camions s’écartent le plus possible et nous n’observons pas ou peu de conduite dangereuse. Simplement s’il y a la place sur les côtés, alors nous voyons bien qu’il faut utiliser cette voie pour se mettre à l’écart comme si c’était une vraie voie de circulation avec les dangers que ça implique si quelqu’un s’arrête. En ville nous avons besoin de faire très attention mais encore une fois en s’arrêtant bien partout et en roulant lentement, pas de souci.

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Une réponse sur “Baja California Nord”

  1. Tous mes vœux pour cette nouvelle année en espérant que le père Noël ta apporté dans sa hotte des écrous Nil stop!
    Décidément pas de chance mais ce ne sera que des incidents qui alimenterons vos souvenir de ce merveilleux voyage
    bises a tous Doudou

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